Historique
Pionnière dans son concept, l histoire de la Lynx d Atari débute en 1989. Mais avant cela, revenons quelques temps en arrière, aux environs de 1987. Epyx, célèbre développeur américain (Winter Games, Summer Games , ...), crée un pôle de développement console, constitué en grande partie par les ingénieurs ayant donné naissance aux co-processeurs de l Amiga (Portia, Agnes et Daphne). Le temps passe, nous sommes en 1988 et la machine est fin-prête. Elle à pour nom : Portable Color Entertainment System (PCES). Malheureusement, suite à l effondrement du marché américain de software micro et à quelques placements hasardeux (jeux de plateaux avec cassette vidéo, développements à l étranger), la firme a perdu une grande partie de ses assises financières. Condamnée à chercher un fabricant pour sa console, elle finit par trouver le messie tant attendu en la personne de (roulement de tambour) : Atari Corp . Soucieuse de retrouver la place de leader sur le marché console, la légendaire société accueille le projet avec enthousiasme. L accord est donc conclu, Atari prenant des parts chez Epyx tout en versant des royalties sur chaque machine vendue. Pour l occasion, la PCES est rebaptisée Lynx.
D un point de vue purement technique, le fauve est équipé d un microprocesseur 65c02 (identique au... hem ... C64) qui mouline à 3,6 Mhz et se voit épauler par un fabuleux coprocesseur graphique, nommé Mickey, qui carbure à 16 Mhz (ouf, on respire). Ce dernier est capable de gérer les zooms et une infinité de sprites. Sa palette de 4096 couleurs, dont 16 affichables simultanément, couplée à une définition de 160*102 avec écran rétro-éclairé réversible de 75 mm*45 mm vient clôturer la partie visuelle. Pour enchanter nos pavillons, nous avons droit à un processeur 32-bits, 4 voies, malheureusement mono. Ses cartouches peuvent contenir de 128 Ko à 1 Mo. Particularités de l engin : il est réversible droitier/gaucher et peut se jouer verticalement pour certains jeux (Gauntlet, Klax...). Pour enfoncer le clou, signalons encore que 8 joueurs peuvent se linker pour des parties, qu on espère, endiablées. Voici donc un bijou technologique qui n a que 2 défauts : sa taille (c est plutôt une transportable) et sa consommation (2H30 avec 6 piles alcalines), ce dernier problème étant récurrent avec les portables couleur à écran rétro-éclairé de l époque.
Faisons nos comptes : Nouveau concept, technologie à toute épreuve, catalogue prometteur. Tous les ingrédients sont ici réunis pour que l alchimie du succès réussisse...
... à répétition.
Commercialisée la même année que la < a href="/emulation/gamegear.html">Game Gear et la PC Engine GT , la Lynx II n arrive pas à relever le niveau. Elle gomme pourtant les principaux défaut de son prédécesseur : plus compacte, son stéréo, consommation revue à la baisse, économie d énergie grâce à un bouton permettant de couper l écran sans éteindre la console et surtout un prix moindre et une logithèque déjà plus fournie.
Le second modèle de la Lynx : plus petite, plus endurante, plus... Bref, plus et pourtant moins.
Mais rien n y fait. Les ventes médiocres du premier modèle ont refroidi éditeurs et distributeurs : La machine bénéficie donc de peu de points de ventes et son catalogue de jeux est loin de valoir celui de ses concurrentes. Résultat des courses, après une longue agonie, Atari jette l éponge. La machine, pourtant excellente techniquement, ayant manqué de titres et d une campagne marketing digne de ce nom, n aura pas réussi à redorer le blason de la célèbre firme américaine.
La fabrication est arrêtée en 1993 et la production de soft en 1995, date à laquelle la Corp lui fournira encore 2 petits jeux (Asteroids et Missile Command sur une seule cartouche).
Design et accessoires.
De 1989 à 1993, la machine est apparue sous 2 formes. Voici donc les deux versions commercialisées, ainsi que plusieurs prototypes qui n ont jamais vu le jour (ou en quantité microscopique) :
- Atari Lynx : Premier modèle sorti en 1989. Vivement critiqué sur sa taille, son autonomie, son manque de jeux et son prix exorbitant (du moins au lancement), il fut relooké l année suivante. Sa production s arrête en 1990.
- Atari Lynx II : Second modèle commercialisé en 1990, il se distingue du premier par sa taille plus compacte, le son stéréo, une consommation (un peu) moindre, son bouton permettant de couper l écran sans éteindre la machine et son témoin de mise sous tension. Sa fabrication est stoppée en 1993.
- Prototypes Atari Lynx II rose/bleu pastel
Voici 2 étranges prototypes, dévoilés en 2001, qui ne furent malheureusement jamais commercialisé. Plusieurs rumeurs circulent quant à leur conception: un coloris par sexe (comme c est mignon), promotion pour le lancement du titre Song & Song (en package avec ou sans soft)... Les paris sont ouverts.
- Atari Lynx II Marlboro :
Un prototype au couleur du célèbre vendeur de tabac a été conçu, un jeu étant même prévu pour soutenir son lancement (ou l inverse). Il ne fut jamais commercialisé.
Pour les accessoires, on a droit à du grand classique :
- L adapteur secteur : Indispensable vu la consommation gargantuesque de la bête (livré dans certains packs).
- Pack de batteries rechargeable : Dote le fauve d une autonomie de 20 heures.
- Adapteur allume-cigare : Pratique pour les intoxiqués qui ne peuvent se passer de jouer durant les trajets en totomobile.
- Câble ComLynx : Permet de se linker à une autre machine (livré dans certains packs).
- Le pare-soleil : Comme son nom l indique, il est utilisé lors des virées à la plage ou en extérieur. Il sert aussi pour protéger l écran lorsque l on n utilise pas la bête. A noter qu il existe un modèle par euh... modèle.
- Le sac de rangement : un sac permettant de ranger sa Lynx, des jeux (24 au maximum) et des accessoires. Existe pour les 2 versions.
Spécifications Techniques :
- Puissance : 16 bits
- Processeur : 65C02 @ 3,6 MHz
- Qté de Ram : 64 Ko
- Taille Rom : Cartouches de 128 Ko à 1 Mo Nbre de couleur: 16 couleurs affichables parmi 4096
- Résolution : 160x102